Emile MOREL
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SAINT-PIERRE-DE-PLESGUEN

Tome I : De l'origine à la Révolution

AVANT-PROPOS

Il s'agit ici du texte complet.

Je pris un jour la résolution de consacrer une bonne partie des loisirs de ma retraite à rechercher l'histoire de ma commune natale, Saint-Pierre-de-Plesguen.

Importante résolution, à laquelle d'ailleurs, je n'attachais guère que la joie de la découverte et le plaisir de la transmettre à quelques parents et amis proches. Je n'ambitionnais nullement le qualificatif d'historien qu'un journaliste sympathique m'a donné, à ma grande confusion et que je ne puis mériter.

Je me suis alors mis au travail dans la direction que je m'étais donnée. Et, lentement, mais non sans difficulté, je trouvai des renseignements que je rassemblai, puis classai, et qui m'ont permis de rédiger un texte, certes incomplet, mais non dénué d'intérêt.

On m'a incité à le mettre à la disposition du public. Mais, c'est avant tout, à la population de ma commune natale que je le destine. J'espère qu'elle l'accueillera avec bienveillance. Elle pourra alors connaître quelques-unes des étapes traversées par notre belle commune dont l'origine remonte aux environs du 6 ème siècle.

Je pensais trouver dans les archives communales des documents anciens me permettant de connaître une bonne partie de cette histoire. J'allai voir le secrétaire de mairie, Ermessent, pour en connaître la nature et l'importance.

Celui-ci m'annonça qu'il n'y avait pas d'archives ; il n'existait que les registres d'état civil depuis la Révolution de 1789 etdes registres des délibérations du Conseil Municipal depuis encore moins de temps. M. Denis, maire, m'autorisa à prendre connaissance de ces registres.

Je me rendis ensuite auprès du Recteur de la paroisse qui me fit une réponse à peu près identique. Il ne possédait qu'un registre paroissial commencé en 1885.

Pourtant, pensai-je, en 1887, quand M. Garnier rédigea sa monographie illustrée, il avait en sa possession des archives. Il les a énumérées ainsi dans son ouvrage.

1° Archives paroissiales (1540 à 1790)

2° Archives communales (1583 à 1887)

3° Registre de fabrique (1810 à1887)

Je fis faire des recherches dans les deux écoles où M. Garnier avait enseigné; on ne trouva rien.

Ma moisson était bien maigre, mais je ne désespérai pas.

Je décidai alors de faire des recherches à l'extérieur de la commune dans de nombreuses directions. Partout où je me rendis, on se mit de bonne grâce à ma disposition. Cela me donna confiance. Mais, la recherche est une œuvre   de patience et on n'est pas sûr de trouver aussitôt ce que l'on désire. Il faut persévérer.

Peu à peu, je pus rassembler un nombre important de documents anciens qui me permirent d'avoir une idée d'ensemble du travail que je voulais réaliser. Malheureusement, il y avait de nombreux et importants trous que je n'ai pu combler totalement par mes recherches ultérieures.

Je veux maintenant remercier ceux qui m'ont particulièrement aidé dans mes laborieuses recherches.

Il s'agit d'abord du service des Archives départementales de Rennes et du personnel de ce service. Un jour, j'appris que M. Buffet, archiviste en chef, avait déniché dans le grenier de la mairie de Saint-Pierre-de-Plesguen, des registres de l'état civil de la commune, allant de 1ô07 à la Révolution. J'en eus la liste et je pus, dans la suite, feuilleter les registres à cette mairie où ils se trouvent toujours, en paquets ficelés.

L'année dernière (1975), je me demandai s'il n'y avait pas d'autres archives dans le même grenier. Cette idée, qui auraitpu être prometteuse de succès, fut finalement écartée; les recherches eussent été longues et difficiles.

Je veux cependant remercier le personnel municipal : le secrétaire actuel de cette mairie, M. Michel Garrigues et son adjointe, Mlle Monique Raux, qui m'ont toujours aimablement accueilli pour effectuer mes recherches et m'ont toujours apporté l'aide dont je pouvais avoir besoin.

Je remercie également le service des Archives départementales de Saint-Brieuc ainsi que le même service de la Loire-Atlantique à Nantes. Mais j'ai particulièrement à remercier le personnel de la Bibliothèque municipale de Dinan où je trouvai amabilité et aide totale.

Mes remerciements vont encore à Maître Blancard, notaire à Saint-Pierre-de-Plesguen et à son collègue Maître Lebas, de Miniac-Morvan, pour avoir mis complaisamment à ma disposition leurs archives antérieures à la Révolution.

Enfin, je dois aussi remercier les quelques personnes de la commune qui ont consenti à me documenter et même àme confier momentanément leurs archives familiales.

J'ai aussi profité d'études et de documentations de diverses origines. Parmi celles-ci, je mets en tête, la petite monographie illustrée, de cette commune, due à M. Garnier, où j'ai trouvé des renseignements tirés des archives disparues. La monographie sur la commune de Pleudihen de M. l'Abbé Brébel. .La Bibliothèque de Saint-Malo m'a procuré le Terrier du début du 18 ème siècle de l'ancienne seigneurie de Châteauneuf. Etc.

Mais tous ces documents écrits me parurent insuffisants si je n'y ajoutais une étude même du territoire communal et de ses habitations dispersées sur son sol.

J'entrepris alors, avec mon cousin Arsène Michel, de parcourir le territoire en tous sens et même de donner quelques coups de pioche où nous supposions trouver quelque chose d'intéressant. Mon idée était, avant tout, de « photographier »en quelque sorte, l'ensemble du territoire et d'examiner tout particulièrement les lieux que le cadastre ancien (1827) désignait sous un nom évocateur d'idées ou de faits. Je notai également les noms inscrits sur le granit des linteaux des portes et des fenêtres et je photographiai beaucoup de maisons anciennes.

Cette belle promenade, à travers une nature variée et attrayante, m'a permis de connaître des détails insoupçonnables pour un voyageur pressé. Le chapitre sur les << lieux habités >> en est résulté.

Le chapitre sur les seigneuries permet de connaître les possesseurs du sol de notre commune, à partir du 15 ème siècle,et également quelques faits divers concernant l'histoire locale.

J'ai effectué des recherches spéciales pour connaître les membres de la famille qui a pris le nom de « Plesguen » et dont les premiers apparaissent dans l'histoire de Bretagne dès le 11 ème siècle. J'en ai trouvé quelques-uns.

Aux seigneuries, dont le chef-lieu existait sur le territoire communal, j'en ai ajouté d'autres (la Chesnais-au-Porc, le Tertre Guy, Coëtquen) qui possédaient des biens ou des intérêts chez nous, et les deux seigneuries suzeraines : Le Tronchet et Châteauneuf.

Certaines propriétés nobles, de moindre importance, n'ont pas nécessité une étude spéciale. on trouvera dans le chapitre« lieux habités » des renseignements les concernant.

Pour la période révolutionnaire, j'aurais pu faire un résumé de toute la documentation qui est contenue dans le chapitre correspondant. Mais c'eut été reproduire à peu près la substance des documents. J'ai alors préféré conserver les textes officiels, en les disposant dans leur ordre naturel. Je n'ai eu à rédiger que quelques phrases permettant de les relier aux événements généraux. Il est, je crois, possible d'avoir avec ces textes, une vue, assez précise, du déroulement, dans notre région, des événements de cette période dont on ne connaît pas toujours bien les détails.

Puisse ce travail aider mes compatriotes à mieux connaître et aimer notre petite patrie ; les inciter à resserrer leurs liens affectifs afin de la faire progresser moralement, socialement et matériellement, en maintenant intact le territoire qui nous a été transmis par nos ancêtres.

Emile MOREL, 1976 (Février).

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