Emile MOREL
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SAINT-PIERRE-DE-PLESGUEN

Tome II : De la Révolution au début du XX ème siècle

CHAPITRE IX : AFFAIRES DIVERSES POSTÉRIEURES A LA RÉVOLUTION

Il s'agit ici d'extraits dont le choix a été entièrement personnel.
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: là où du texte a été supprimé

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Les registres d'état-civil nous indiquent qu'au 17 ème siècle il n'y avait, pour ainsi dire, que les nobles et le personnel administratif des seigneuries (sénéchal, notaires, etc.) à apposer leur signature au bas des actes. Ce n'est qu'au 18 ème siècle, alors que les nobles deviennent de moins en moins nombreux dans la paroisse, que la population s'est mise à apposer sa signature au bas des actes, notamment lors des mariages.

L'instruction s'est sûrement développée dans la paroisse au cours de ce 18 ème siècle. D'ailleurs, le diocèse de Dol, ne devait pas être en retard sur celui de Rennes «dont les statuts, promulgués en 1726, ordonnent que, dans toutes les paroisses, les recteurs feront établir de petites écoles pour les garçons et pour les filles. Les écoles mixtes sont interdites (Raymond Chabirand, Amanlis»).

La Révolution française va, à son tour, manifester son grand intérêt pour l'instruction des enfants en promulguant le décret du 27 brumaire an III qui fixe le programme des matières à enseigner aux enfants à partir de l'âge de six ans (pour ce programme voir le chapitre Révolution). Mais, l'enseignement n'est toujours pas obligatoire, et dans la commune, il n'y a pas de local spécial où réunir les enfants. On a alors commencé par utiliser le presbytère, qui n'avait pas été aliéné comme bien du clergé. Norgeot, ex-curé constitutionnel, qui a déposé ses lettres de prêtrise est sans fonction, il sera nommé instituteur en l'an IV. Deux ans après il devait avoir dix élèves (Chalmel).

Norgeot, avait accepté la constitution civile du clergé ce qui lui avait permis d'arriver recteur de Saint-Pierre-de-Plesguen. Il se rétracta en 1814, mais, il ne sera jamais plus pourvu d'une fonction religieuse, il décède à Saint-Pierre-de-Plesguen le 17 mars 1832 à l'âge de 70 ans, après avoir probablement enseigné dans la commune pendant plus de 35 années. Comme il n'y a ni archives communales, ni archives paroissiales pour la période allant de 1800 à 1838, sauf les registres des délibérations du Conseil Municipal de mai 1820 à juillet 1828, il ne nous est pas possible de préciser.

Au ler janvier 1821, la population de la commune est de 2013 habitants dont 580 garçons et 641 filles, non compris les personnes mariées et les veufs et veuves.

Si Norgeot instruisait les garçons, il fallait bien des maîtresses, sans doute bénévoles, pour instruire les filles. Celles-ci furent réunies dans une maison située à «la croix aux boeufs» qui appartenait au recteur.

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En 1867, il y a deux soeurs institutrices, et le 25 août, le Conseil Municipal accepte l'agrandissement de l'école, par les soins du recteur, des dons et des souscriptions. Ce sont des soeurs congréganistes qui fourniront dorénavant les institutrices.

M. Pierre Pasquier, instituteur décède le 29 octobre 1868.

Au mois d'avril 1869, M. Le Caillec (frère Jovinien) est nommé instituteur communal. Il appartient aux Frères de l'Instruction Chrétienne de Ploërmel (frères Lamenais).

On voit le nombre d'écoliers augmenter. Le Conseil Municipal décide d'aménager le rez-de-chaussée de la halle en classe et vote les crédits nécessaires (27 juin 1869) ; il reconnait bientôt l'utilité de deux instituteurs (délibération du 13 août 1871).

Par arrêté préfectoral du 14 novembre 1872, M. Jean-Marie Gautier (frère Jean de Kentz) est nommé instituteur adjoint et il est remplacé en 1874 par M. Chevalier (frère Ange Mathurin).

La fréquentation scolaire des garçons croît rapidement. En 1851 on en compte 48 ; en 1858, 59 ; en 1865, 85 ; en 1872, 140. L'ancienne halle, convertie en salle de classe est devenue insuffisante. Entre temps, M. Le Caillec, puis M. Gautier sont remplacés par M. Garnier François (frère Ange Victor) en 1876 et M. Legal (frère Apollo).  En 1875, le Conseil Municipal se préoccupe de construire une école de garçons. Il en approuve les plans (19 janvier 1876) dressés par M. Frangeul de Saint-Malo. Le dossier définitif est approuvé par le Conseil Municipal le 28 juillet 1878. L'école est terminée en août 1881. La halle a été libérée.

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Or, la loi scolaire, du 30 octobre 1886, précise dans son article 11 « Toute commune doit être pourvue au moins d'une école primaire publique... ». Les maîtres de l'école des garçons eurent donc à opter: continuer et enseigner dans leur école, toute neuve, et devenir instituteurs laïques ou bien s'en aller. Ils optèrent pour cette dernière solution. Ils quittèrent l'école le 10 septembre 1891.

M. le recteur Bonnelière décida alors de fonder une école libre chrétienne, ce qui fut accepté par la population.

Les travaux commencèrent en septembre 1891 et le 18 octobre suivant, les deux classes étaient terminées (Garnier). Le 9 février 1892, les élèves entraient pour la première fois dans leurs classes. A l'ouverture il y eut 120 élèves et au mois de juillet suivant ils étaient 148 (Garnier).

M. Garnier a continué à enseigner dans cette école, à la satisfaction générale. Il est décédé le 29 mars 1926 dans sa 78 ème année, après avoir enseigné dans la commune pendant cinquante années. Après lui, les directeurs de cette école furent M. Sautbois qui avait été son adjoint.

En 1933, celui-ci est remplacé par M. Allanic qui est parti en retraite le 30 juin 1974, après 40 années de dévouement envers la jeunesse ; son successeur, M. Monnier est entré en fonction le 15 septembre 1974.

L'école libre des filles fut laïcisée à compter du 14 septembre 1903. Les soeurs enseignantes de la congrégation de Rillé étaient là depuis 16 ans. A ce moment il y avait 168 élèves réparties en trois classes (délibération 13 septembre 1903). Elles furent obligées de s'en aller.

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Un meurtre au château du Rouvre 

Le registre d'état civil de l'année 1815 laisse supposer qu'un meurtre a été commis au Rouvre, vraisemblablement auprès ou dans les dépendances du château du Rouvre. Nous lisons en effet :

« 7 juillet 1815. - René de la Motte, 48 ans, laboureur, mari de Marie Gautier.., est mort par suite « d'événement au Rouvre ». Déclaration de François Marie Laurent de Derval, 33 ans, propriétaire au château du Rouvre et Jean Monnier, 30 ans, cultivateur ».

Le mot «événement» semble indiquer qu'il s'agit d'un acte très grave; en effet il y a eu un mort. Mais nous ne savons rien de plus par ce texte. Il faut lire l'acte de décès, porté au registre à la date du 21 octobre 1820, pour deviner les faits. Il y eut bien meurtre.

La Justice fut appelée à connaître de événement. Le meurtrier fut recherché, incarcéré, puis jugé en 1820 par la Cour d'assises de Rennes et le jugement confirmé, en appel, par la cour de Cassation.

Il est étonnant que les faits ne soient pas restés dans la mémoire des habitants de la localité. Nous n'en avons jamais entendu parler. Pourtant l'affaire eut son épilogue dans la commune même. Le 21 octobre 1820, en effet, le meurtrier Pierre Herpe, condamné à mort, fut exécuté à Saint-Pierre-de-Plesguen dans des circonstances que nous ignorons ; peut-être sur le lieu même de son crime.

Le registre des décès de la commune nous apprend en effet le décès de Pierre Herpe, dans les termes ci-après, qui ne correspondent guère à la rédaction habituelle de l'acte d'un décès naturel.

« L'an 1820, le 21 octobre, aux onze heures du matin par devant nous Jean-Baptiste Henry, maire et officier de l'état civil de la commune de Saint-Pierre-de-Plesguen, canton de Combourg, arrondissement de Saint-Malo, département d'Ille-et-Vilaine, sont comparus les sieurs Louis Herbin, âgé de 43 ans et François Tourenne, âgé de 48 ans, propriétaires demeurant au chef-lieu de cette commune.

«Lesquels nous ont déclaré que le nommé Pierre Herpe, profession de garçon charbonnier, âgé de 21 ans, originaire de la commune de Quévert et domicilié de celle de Calorguen,  arrondissement de Dinan, département des Côtes-du-Nord, fils de feu Charles Herpe et de Victoire Marcory, taille 1 m 65, visage oval, front bas, cheveux et sourcils châtains, yeux roux, nez pointu, bouche moyenne, menton fourchu est décédé ce jour aux dix heures précises du matin, par suite d'exécution du jugement rendu contre lui par la cour d'assises de Rennes le onze du mois d'août dernier et confirmé par la cour de cassation le quatorze septembre dernier mil huit cent vingt.

« Et ont les dits témoins, d'après leur déclaration et après lecture du présent acte de décès, signé avec nous sur les registres.

Ont signé : TOURENNE, HERBIN et HENRY, maire ».

On ne peut douter que les deux actes de décès, du 7 juillet 1815 et du 21 octobre 1820, correspondent bien à la même affaire, malgré qu'il ait fallu cinq années pour instruire le procès, prononcer le jugement et passer à l'exécution de la peine.

D'autre part, on est surpris que l'exécution du meurtrier ait eu lieu à Saint-Pierre-de-Plesguen, alors qu'il devait être emprisonné à Rennes. Il a donc fallut préparer le supplice ici, y acheminer le meurtrier, désigner deux témoins pour ensuite rédiger l'acte de décès.

On ne sait rien du lieu de l'exécution.

Contrat militaire de remplacement

dressé par Me Marie Anne Chauchix,

notaire à Saint.Pierre.de.Plesguen.

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Le vieux cimetière planté d'arbres

Il n'y a pas si longtemps, on voyait encore quelques arbres dans la partie nord de ce cimetière et aussi de part et d'autre du « Chapitret ». Il existait également un if, très âgé, à la pointe N.-O. du cimetière, qu'une tempête malmena sérieusement. Le maire, M. Bellec, fit abattre le fût et couper les branches. C'est peut-être à cette même tempête que l'on doit la chute du calvaire en granit qui existait, au midi de l'église, vers le milieu du cimetière, son socle avait été fissuré par le temps et non consolidé. Il était l'oeuvre de Hernot, sculpteur à Lannion et avait été placé là en 1880.

Autrefois, le cimetière était boisé ; c'était un véritable parc de famille. Tous les Plesguenais, sans exception, y arrivaient un jour pour y passer leur éternité. Quoi de mieux, dans l'esprit des vivants, que d'y reposer entre de beaux arbres fruitiers et d'ornement, sous leur ombrage, en écoutant le chant des oiseaux dont la mélodie ne pouvait que porter, vers le ciel, les soupirs, non encore satisfaits, de certaines âmes, et les désillusions de quelques autres.

Mais les arbres eux aussi sont mortels.

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La mairie

Avant la Révolution française de 1789, et pendant les premières années de celle-ci, l'Eglise, maison commune, servait, à la fois aux exercices du culte et aux réunions des édiles communaux. Elle fut fermée en 1794.

La municipalité cantonale de l'époque, issue de la Constitution de l'an III, eut besoin d'un local pour permettre à ses membres de se réunir et de travailler. Elle loua alors un logement au centre du bourg.

Le culte est rétabli, le concordat de 1801 est signé avec le Pape; l'Eglise est donc redevenue libre; mais continue-t-elle à servir aux réunions du Conseil Municipal de la commune ?. Nous n'en savons rien, car aucune archive n'existe et nous n'avons rien trouvé qui pût nous fixer. On sait seulement qu'à partir de 1813, les autorités religieuses remettent l'intérieur de l'Eglise en état de satisfaire aux besoins du culte.

Du lieu où le corps municipal décida de se rassembler régulièrement, nous ne le saurons qu'en l'année 1881. Une école publique de garçons venait d'être construite, elle laissait alors libre le bâtiment qui servait d'école depuis quelques années, probablement depuis l'arrivée en 1834, de M. Pasquier, instituteur; peut-être même auparavant, au temps où enseignait M. Norgeot, il y installa la mairie.

Ce bâtiment a d'ailleurs, une histoire que nous allons raconter.

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Conflits entre le Conseil municipal et le mairie et aussi avec les autorités religieuses

Avant 1840, il y avait dans l'église, pendant les messes, un banc qui était réservé aux autorités civiles et militaires. La commune était alors un lieu d'étape pour les troupes en campagne. On conçoit donc l'utilité de ce banc, lors du passage de celles-ci pour permettre à ceux qui le désiraient d'assister à la messe.

Un jour, ce banc fut enlevé de l'Eglise, sans doute parce qu'il était le plus souvent vide. Mais, le Conseil Municipal s'en émut, et par une délibération du 10 février 1840, il enjoignit au Maire, de faire des démarches auprès des autorités religieuses locales pour exiger que le banc fut remis en place et à la disposition de ces autorités.

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Lanhélin veut agrandir son territoire

Le bourg de Lanhélin est situé, à l'extrémité senti circulaire Ouest, d'un plateau granitique, dont les eaux de source et de ruissellement sont recueillies dans un ruisseau de pied qui les écoule vers le Nord en direction du Tronchet.

Il est construit sur le bord de voies récentes qui forment en ce point une sorte d'étoffe de chemins.

Y a-t-il un rapport de nom entre Saint-Hélen et Lanhélin? Il le semblerait, mais on ne sait rien de Saint-Hélen ; il pourrait s'agir d'un moine Irlandais du V* siècle de notre ère!

Une paroisse a dû prendre vie après l'arrivée des Bretons, aux environs du V ème ou VI ème siècle, au lieu où existait le «lan» ou ermitage de Hélin.

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L'affaire que nous allons maintenant évoquer, n'est plus le fait d'anciens seigneurs, mais d'un Maire de Lanhélin, qui en 1852, a eu le désir d'agrandir sa commune au détriment des trois communes limitrophes de Bonnemain, Meillac et Saint-Pierre-de-Plesguen, il a, en quelque sorte, demandé au Gouvernement français d'exproprier à son profit des villages entiers de ces communes. Grosse affaire qu'il avait dû préparer soigneusement et longuement. On trouve en effet, au registre des délibérations du Conseil Municipal de Lanhélin le texte ci-après. Nous le transcrivons en entier.

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Espérons que la vérité finisse par avoir raison et que la lutte sourde d'aujourd'hui fasse place à une saine amitié.

Un mandat municipal mouvementé

M. Roger Marvaise, maire

M. Roger Marvaise est devenu Maire de Saint.Pierre.de.Plesguen vraisemblablement en mars 1898, sans que l'on puisse donner une date précise, les délibérations du Conseil Municipal manquant entre le 9 décembre 1894 et le mois d'avril 1898.

Il succédait à M. Joubert, qui quitta la commune pour aller continuer sa profession de Médecin à Saint-Domineuc.

M. Roger Marvaise était propriétaire de la Chesnais en Plesder, dont quelques terres étaient situées en Saint-Pierre-de-Plesguen, il avait déjà siégé au Sénat et à la Chambre des Députés. On pouvait penser qu'il possédait la compétence, le doigté et l'autorité indispensables pour diriger les affaires communales dans une période troublée sur le plan national.

Son passage à la mairie donna lieu à de nombreux incidents qui finirent par amener la population à douter de son Maire trop autoritaire.

Son mandat semble avoir été calme jusqu'au début de l'année 1900. Ensuite, les incidents seront fréquents. On le voit acheter (1er octobre 1899) cinq lanternes à pétrole destinées à l'éclairage du bourg. M. Marel, sans doute le bedeau, accepta de les allumer et de les éteindre pour une rémunération annuelle de 50 francs (délibération du 24 décembre 1899). Ce sera le premier éclairage public connu du bourg.

Et le 5 novembre 1899, le Conseil Municipal manifeste son souci d'améliorer l'état sanitaire des habitants de la commune et même des communes voisines. Il délibère en effet que : « deux baignoires seront achetées par le service Médical. Elles seront prêtées gratuitement aux personnes inscrites sur la liste d'assistance médicale gratuite. Les autres personnes de la commune paieront 0 franc 50 pour l'une ou l'autre ; les habitants des autres communes paieront 1 franc. Une somme de 0 franc 25 sera payée par jour de retard pour ceux qui négligeraient de rapporter la baignoire en temps utile. M. le Maire fera l'avance à la commune de la somme nécessaire à l'achat de ces baignoires qui ne pourront être prêtées que sur un permis délivré par le médecin ».

Le 11 février 1900, le Conseil Municipal prêche que les baignoires ne seront mises à la disposition des utilisateurs qu'après la location payée au Receveur municipal qui délivrera un reçu. Ces reçus seront conservés à la mairie et les permis du docteur numérotés.

Au Conseil Municipal du 25 mars 1900, sont évoquées des difficultés soulevées par le Receveur municipal pour payer des travaux de construction du préau de l'école des garçons et du puits de l'école des filles. Les marchés n'étaient peut-être pas clairement rédigés. Mais la Préfecture reconnut leur régularité. L'affaire fut donc réglée.

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Activités de la population

Notre commune est surtout rurale et vit des ressources tirées de son sol. Mais sa proximité de Dinan et surtout de Saint-Malo, et la fréquentation de leurs marins ont mis dans l'esprit des jeunes de la commune, l'ardent désir de naviguer sur les mers à la recherche d'un exotisme de nature à frapper et satisfaire leur imagination; ils y trouvent en plus des ressources importantes. On trouve donc dans la commune des marins de la «Royale » de la «marchande» et de la «pêche », et évidemment des cultivateurs et des artisans de diverses activités terrestres (cultures, artisanat agricole et travail du granit). Les travailleurs du granit, les picotous, sont nombreux.

Il y a toujours eu dans la commune de nombreux marins, malgré que le métier ait toujours été plein de risques, La marine royale a recruté ici beaucoup de jeunes qui s'engageaient pour une durée de services déterminée. Ils rentraient, leur temps fini, au pays natal pour y vivre leur retraite, entourés de membres de leur famille et d'anciens amis. Ils cultivent alors leur jardin à moins qu'ils n'aient trouvé une fonction en rapport avec leurs aptitudes acquises dans la marine.

Les amoureux de la mer qui ne pouvaient s'astreindre à la discipline militaire montaient sur les bateaux du commerce ou sur ceux de la pêche au grand large. Beaucoup d'entre eux ont conquis des grades : capitaine au long cours, de la marine marchande, au cabotage, capitaine de pêche, etc. L'âge de la retraite venu, ils rentrent eux aussi au pays natal.

Un ancien corsaire, M. Leguen la Croix, est venu se reposer de ses courses épuisantes en mer, dans notre commune, et il y est décédé. Il fut même élu maire (voir Pont-Ricoul). Les « terriens » beaucoup plus nombreux que les « marins » se répartissaient en cultivateurs et en artisans.

La culture employait la majorité des sédentaires. Les grandes fermes utilisaient, soit à temps plein, soit comme journaliers, des ouvriers sans compétence artisanale. Il existait des fermes moyennes et petites cultivées par une famille qui y résidait, soit comme propriétaire, soit comme fermière.

Si les cultivateurs n'étaient généralement pas des artisans, en revanche, tout artisan était quelque peu cultivateur. En plus de son métier, il possédait une maison avec jardin et un peu de terre. Sa femme, tout en élevant ses enfants, cultivait et entretenait sa terre ; soignait vaches et basse-cour. Quand il y avait du chômage, les saisons en étant cause, l'artisan se faisait cultivateur. Avec de la santé et du courage, il y avait toujours du pain à la maison.

Les métiers artisanaux étaient nombreux et variés ; l'industrie n'était pas encore développée, aussi, avant le XX ème siècle une grande partie de ce qui était nécessaire à la campagne y était fabriqué ou construit,

On trouvait ainsi, avec les boulangers et les bouchers, des meuniers et surtout des forgerons qui formaient à l'aube du XVII ème siècle, une corporation ; une pierre datée de 1603, portant l'écusson de ces forgerons, existe à la Rivaudais; leur nombre devait être assez grand. Nous mentionnons aussi le Rocher des forges, près le village du Haut-Plessix.

Il y avait aussi des maréchaux-ferrants, dont quelques uns avaient acquis des connaissances pratiques leur permettant de soigner, non seulement les chevaux, mais encore les autres animaux des exploitations agricoles.

Il y avait encore des menuisiers, des charpentiers, des maçons, des scieurs de long, des tourneurs sur bois, des bourreliers, des tailleurs d'habits, des cordonniers (les chaussures étaient faites sur mesure) et évidemment des sabotiers. Ceux-ci s'installaient dans les forêts et les bois où des coupes de hêtre étaient à exploiter. On en connaît dans la forêt du Mesnil (partie située dans la commune), au bois du Rouvre, et à celui de la Sauvagère. Ils construisaient une habitation rudimentaire et un atelier où ils fabriquaient les sabots. Ils vivaient là avec leur femme et leurs enfants ; quelques uns de ceux-ci y naissaient.

Il existait aussi, dans de nombreux villages de la commune des « tessiers » qui fabriquaient sur leur métier à tisser, installé dans une pièce de leur habitation, les catégories de toile qui leur étaient demandées : toile à voile pour la marine ou toile pour usages domestiques. On leur apportait le fil nécessaire tout préparé et filé. J'en ai bien connu de ces tessiers.

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On trouvait également des marchands, généralement installés au bourg. On connaît plusieurs blatiers ou marchands de grain, des marchands de bois, des marchands de porcs ainsi que quelques marchands possédant un magasin où ils débitaient de la draperie, de la vaisselle, de l'épicerie et mercerie, de la dentelle pour coiffes, etc.

Le bourg, était un lieu de passage fréquenté. Deux lignes de diligences s'y croisaient jusqu'aux environs de 1864 et s'y arrêtaient pour changer les chevaux : ligne de Saint-Malo vers Rennes et au- delà, ligne venant de la Normandie par Dol et St-Pierre-de-Plesguen et se dirigeant sur Dinan et les au-delà. Les voyageurs trouvaient ici, des auberges et des hôtels comme la Grande Maison, le Lion d'Or, Notre-Dame et plus près de nous le Cheval Blanc (voir les Maîtres de poste).

Comme on l'a déjà vu, sous l'Ancien Régime et pendant la Révolution, de petits détachements de troupes stationnaient au bourg. D'ailleurs celui-ci a toujours été un gîte d'étape pour les militaires en déplacement, ce qui n'était pas sans causer bien des ennuis au Maire et aux habitants qui devaient servir un logement.

En 1790, lorsque Saint-Pierre-de-Plesguen devint chef-lieu de canton, pour quelques années, une brigade de gendarmerie y fut affectée. Elle dût y rester jusqu'en 1874, car le Conseil Municipal, par délibération du 23 août 1874 demanda son rétablissement.

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Les activités du granit. - L'exploitation du granit dans la commune est très ancienne et l'excellence des ouvriers «piqueurs de pierres» ou «picotoux» d'autrefois, est attestée par les nombreux travaux qu'ils ont laissés à l'admiration de leurs successeurs.

L'Eglise de la paroisse, avec ses dates des XII*, XV* et XVI* siècles indique la persistance de la profession. La décoration de quelques souches de cheminée, dans des maisons privées que l'on trouvera, d'abord à l'Ouest immédiat de cette église, de l'autre côté de la route nationale, puis au lieu dit la Péletrie, village situé près la Ville-Enée mais dans la commune de Meillac, sont vraisemblablement des XV ème ou XVI ème siècles.

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Il y a donc une persistance de la profession de « piqueur de pierre » dans la région et en particulier dans notre commune, et cela depuis plusieurs siècles. Voyons maintenant les carrières qui ont été exploitées.

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Aujourd'hui, les carrières du Rouvre et environs et la carrière de Chauffetière sont en pleine activité. Une des entreprises exploitant deux de ces carrières (au Rouvre et à Chauffetière) occupe une centaine d'ouvriers et utilise de nombreuses machines automatiques. D'autres entreprises, de moindre importance, exploitent également des carrières voisines toujours dans la commune de Saint-Pierre-de-Plesguen,

De plus, il existe dans la commune, à la Ville-Enée, au rocher Abraham et au bourg des artisans qui travaillent dans leur atelier, le granit local, mais aussi d'autres granits afin de satisfaire les désirs de leur clientèle.

Le granit de la commune est utilisé dans la construction de monuments architecturaux et commémoratifs (monument des jeux olympiques de Grenoble), de monuments civils, de monuments funéraires. Les qualités spéciales de ce granit dit «bleu» ont permis de l'utiliser dans les grands laboratoires. Enfin, et évidemment, on l'emploie dans la construction des maisons d'habitation.

La population

La population de la commune est, d'après le recensement de 1975, de 2039 habitants inégalement répartis sur le territoire communal. La densité est d'autre part plus élevée aux extrémités Ouest et Est où sont réunies deux masses de population distantes d'environ 4 km 500.

Chose inhabituelle, aucune voie directe ne les relie, alors qu'autrefois un ancien chemin, qui subsiste sur la plus grande partie du parcours, permettait d'aller de l'une à l'autre. C'était d'ailleurs le chemin reliant les bourgs de Plesguen et de Lanhélin.

La superficie de 1a commune étant de 2949 hectares soit 29 km2 49, la densité moyenne de la population ressort actuellement à 69 habitants au km2, inférieure à la moyenne française.

Les graphiques ci-joints permettent de suivre l'évolution de cette population entre les années 1738 et 1975. Nous avons été obligé de distinguer les périodes 1738-1793 et 1793-1975 du fait qu'aucun recensement n'a été effectué dans la première période, alors que pour la seconde, des recensements, assez réguliers, ont été faits qui nous ont permis de tracer la courbe réelle de la population des 82 dernières années.

Pour la seconde période 1793-1975, la courbe de population présente un maximum en 1911 avec 2749 habitants, soit 93 habitants au km2. La guerre de 1914-1918, avec ses l19 morts (9), n'a pas permis de maintenir ce niveau de population. Il est descendu en 1926 à 2 383 habitants. L'entre deux guerres a vu une remontée à 2473 habitants, mais la nouvelle guerre de 1939-1945 qui pourtant a été moins sanglante que la précédente, avec seulement 14 (9) morts, a été le point de départ d'une baisse de la population qui continue encore en 1975 en s'accélérant.

Nous avons également tracé une courbe correspondant à la période 1738-1793; mais comme aucun recensement n'a été effectué au cours de celle-ci, sauf en 1793, notre courbe correspond seulement à la différence entre les naissances et les décès. Elle n'est donc qu'approximative.

Malgré les meurtrières épidémies de cette période, on voit que, en l'absence de tout exode, la population de la commune, aux environs de 1738, pourrait être évaluée à 1800 habitants et l'année 1738 aurait même vu 1900 habitants. Ce nombre est bien proche de celui de 1975.

Examinons maintenant les variations de cette population par périodes de dix années. L'ensemble est réuni dans un tableau qui fait connaître, après le nombre, par décade, des naissances, des mariages et des décès, le rapport entre les naissances et les décès, puis le rapport entre les naissances et le nombre des mariages. De 1738 à 1790, l'excès des naissances sur les décès n'existe que pour 2 périodes sur 6. Après 1790, on ne trouve qu'une décade pour laquelle le nombre des décès est supérieur à celui des naissances ; c'est celle de la guerre de 1914-1918. C'est donc que l'état sanitaire et hygiénique de la population est devenu meilleur qu'auparavant et qu'en particulier le service de santé a pu juguler des épidémies.

De la Révolution à nos jours, on sait que la médecine et la chirurgie on fait d'immenses progrès, le nombre des décès a baissé, alors que celui des naissances s'est maintenu pendant longtemps d'où l'augmentation de la population constatée jusqu'à la guerre de 1914-1918. A la résignation des familles d'autrefois a succédé le raisonnable espoir d'aujourd'hui. On vit moins dans la crainte de la maladie.

Un coefficient, qui nous paraît important, est représenté par le quotient du nombre de naissances à celui des mariages d'une même période. Il représente en quelque sorte le nombre moyen d'enfants nés des mariages supposés célébrés dans une période de dix ans.

Avant 1790, pour maintenir la population à un même niveau, malgré les épidémies, il fallait alimenter le réservoir de cette population d'un nombre accru de naissances. On remarque alors, pour cette période que le dit coefficient est élevé et varie de 3,8 à 4,9.

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Affaires diverses tirées des registres du conseil municipal

Les registres existants vont du 8 mai 1820 au 4 juillet 1828 et du 8 mai 1838 à nos jours. Quelques pages manquent parfois.

En 1820, nous trouvons une délibération du Conseil Municipal « arrêtant et réglant les dépenses de 1821». (Il s'agit d'une prévision de dépenses pour l'année suivante). 

1° - Abonnement au Bulletin des lois . . . . . . . . ..

2° - Timbre du registre de l'état civil . . . . . . . . . .

3° - Reliure du dit registre .....................

4° - Loyer de la maison commune . . . . . . . ... . . .

5° - Bois, lumière, encre, papier, etc, alloués au Maire

6° - Greffier de la mairie ......................

7° - Justice de paix ............................

8° - Horloge ..................................

9° - Fontaine publique ..........................

l0° - Messager de Préfecture ....................

11° - Timbre du compte de la mairie ..............

12° - Impression de bulletins de logement, lettres, etc...

13° - Budget de 1821 ...........................

14° - Loyer du corps de garde et maison d'arrêt....

15° - Dépenses imprévues ........................

 

6,00 F

68,75 F

4,00 F

36,00 F

50,00 F

 

500,00 F

11,83 F

12,00 F

6,00 F

28,00 F

1,10 F

12,00 F

 

0,30 F

36,00 F

10,00 F

 

 

Total ...... 481,98 F

Pluies. - Dans une délibération du Conseil Municipal du 4 juillet 1828, il est dit « que l'année actuelle a été surtout un peu contrariante par les pluies presque continuelles et les orages que nous avons éprouvées ».

La Révolution de 1848. - Cette Révolution fut ressentie dans la commune ; la Garde municipale fut alertée. Mais on ne connaît aucun acte, ni fait indiquant que l'ordre pût être perturbé.

Le 26 mars 1848, le Conseil Municipal s'est réuni. Il vote des remerciements à la Garde nationale « pour le zèle et l'activité qu'elle a montrés..., pour le nécessaire concours qu'elle a apporté, soit pour la protection de la propriété, soit pour le maintien de l'ordre, ainsi que pour le bon esprit dont elle a toujours été animée ».

Les doctrines socialistes durent être apportées et commentées ici, car, dans ma jeunesse, j'ai pu lire des anciennes chansons glorifiant quelques chefs de 1848 : Blanqui, Barbès, Raspail.

La Garde nationale de la commune en cette année 1848 avait 90 fusils ; le Conseil Municipal porta l'effectif à 92 hommes.

Acquisition de drapeaux en tôle. - Lettre du Préfet, en date du 2 octobre 1858 qui engage la commune à faire l'acquisition d'un drapeau en tôle pour être placé à la mairie. Nous savons qu'il en existait un au faîte de la façade Ouest de l'église. Le Conseil Municipal décide qu'aussitôt que les trente drapeaux que la commune possède seront usés, elle s'adressera à M. Dublot pour avoir un drapeau en tôle.

Nous savons qu'un jour, M. Dublot en fournit un, car beaucoup de personnes d'aujourd'hui ont vu celui qui était scellé sur la façade Ouest de l'ancienne mairie, avant la démolition du bâtiment.

Attentat contre l'Empereur de Russie et S. M. l'Empereur des Français. - Cet attentat eut lieu à Paris, le 6 juin 1867, dans l'exposition universelle de l'Industrie. Le Conseil Municipal envoie l'adresse suivante à l'Empereur des Français : « Sire, le Conseil Municipal de Saint-Pierre-de-Plesguen, vient déposer aux pieds de Votre Majesté l'expression de son sincère dévouement. Il remercie la Providence d'avoir préservé les jours précieux de Votre Majesté et protégé ses hôtes illustres. Ce n'est pas un Français qui a commis le lâche, l'odieux attentat. Cette circonstance nous console.

« Vive l'Empereur, Vive l'Impératrice, Vive le Prince Impérial. Vivent leurs augustes hôtes ».

L. ONFRAY, maire.

Cet attentat fut l'oeuvre d'un réfugié polonais.

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Un poète : Hippolyte de la Morvonnais

La famille paternelle du poète Hippolyte de la Morvonnais est originaire du village de la Morvonnais en Saint-Pierre-de-Plesguen, où ses aïeux du XVII ème siècle étaient des cultivateurs aisés.

Il existait dans ce village une propriété noble qui, en 1666, appartenait à demoiselle Charlotte Dézert, femme du sieur du Bois-Frouger. Elle fut vendue à une date que nous ne connaissons pas, mais antérieure à 1687. La plus grande partie fut acquise par deux familles de la commune : les Boudou et les Michel. Ces derniers possédaient alors, par cette acquisition, une partie de la terre avec la maison principale (déclaration et dénombrement des terres de la Seigneurie de Châteauneuf et du Plessis-Bertrand du 21 mars 1687. Terrier de Châteauneuf et déclaration de 1750 pour l'impôt du vingtième).

En 1691, les Michel, ancêtres du poète, remanient la maison d'habitation et construisent des bâtiments annexes. Sur le linteau de granit de la porte d'entrée de la nouvelle façade de l'habitation ils firent graver l'inscription ci-après, qui existe toujours :

I.HS. IV. MICHEL. FAIT. LAN 1691-MA

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Un artiste : M. Garnier

Monsieur François Garnier, instituteur libre dans notre commune pendant de longues années, était un artiste peintre et un miniaturiste de talent.

Il était né à Dinan (Côtes-du-Nord), le 3 octobre 1848 de Etienne et de Gillette Hallé.

Il vint au monde avec le bras droit atrophié quoique de longueur à peu près normale. Il écrivait et dessinait avec sa seule main gauche.

Fort intelligent, très pieux, il fit de bonnes études. Peut-être aurait-il désiré se diriger vers la prêtrise, mais son infirmité ne le lui permettait pas.

A Dinan existaient, en plus d'un grand collège, des écoles primaires où enseignaient les Frères des Ecoles Chrétiennes de Ploërmel (ou écoles Lamenais).

Il s'engagea alors à enseigner la jeunesse des villes et des campagnes. Ses dons artistiques, fort développés, furent dans sa vie professionnelle, un complément de grande valeur et un délassement après de rudes et fatigantes journées.

En mai 1876, à 28 ans, il est nommé instituteur public à Saint-Pierre-de-Plesguen, en remplacement de M. Le Caillec (frère Jovinien) appelé à un autre poste. Il enseignera,  en cette qualité, jusqu'en 1891, année au cours de laquelle il sera remplacé, ainsi que son adjoint, par deux instituteurs laïques.

Il continuera son enseignement dans notre commune, mais dans une école libre qui sera construite par les habitants et ouverte dés 1892. Il décédera à Saint-Pierre-de-Plesguen le 29 mars 1926 et sera inhumé dans le cimetière de cette commune.

Son amabilité, sa grande compétence, son amour de la jeunesse qu'il voulait éclairée ; ses cours du soir, en hiver, pour les adultes, lui ont valu l'estime et la reconnaissance de tous les habitants, sans distinction d'opinion.

Il employait les moments libres que lui permettait son enseignement à peindre et à dessiner. Il chercha même à intéresser quelques jeunes à son art.

On sait qu'il a peint des tableaux et qu'il a reçu des récompenses à des expositions de peinture. Mais, il a surtout illustré une petite monographie de Saint-Pierre-de-Plesguen, qu'il a écrite en 1887 et qui vaut, avant tout, par les nombreux dessins et miniatures que l'on y trouve rassemblés. C'est un ouvrage d'une réelle valeur artistique.

Ses bouquets de fleurs naturelles sont d'une grande vérité et d'une grande délicatesse et le coloris n'a rien perdu de sa vigueur depuis 1887.

Dans de petits dessins à la plume, il nous montre aussi un trait de son caractère que l'on ne pensait pas trouver chez lui : nous voulons dire l'humour. Nous ne résistons pas au plaisir de le montrer.

On traversait autrefois les ruisseaux en crue, en sautant d'une pierre sur l'autre. L'un de ces passages, entre la Renardière et la Ville-Hélier, bien connu, porte le nom de « pas de pierre». L'artiste nous représente donc un de ces tableaux avec deux jeunes enfants, pieds nus et manches retroussées, un garçon et une fille. Celle-ci, qui semble fort robuste, saute sur les pierres en ouvrant ses deux bras vers 1'horizontale, pour en faire un balancier facilitant le rétablissement de son équilibre. Sur la rive et la regardant traverser, le garçon a l'air de se préparer à la fouetter, s'il y a lieu, avec une branche qu'il tient cachée derrière son dos. Est-ce une allusion à la fidélité conjugale?

Un autre dessin nous montre une souris, assise sur le dôme d'un énorme champignon et qui, oreilles dressées et gesticulant de ses bras, adresse la parole à deux petites souris assises par terre, qui écoutent attentives et semblent fort intéressées. Qu'entendent- elles? Probablement la sentence du Juge mettant fin à leur différend. Les différends étaient fréquents ici.

Voici un nouveau dessin fait pour célébrer le bon cidre bouché que l'on fabriquait dans la commune. Au moment où un lièvre, folatrant dans les grandes herbes, passe à côté d'un panier près duquel sont deux bouteilles dont l'une est verticale, le bouchon de celle-ci saute avec le bruit caractéristique ; le lièvre a peur et détalle à toute allure. Plus de peur que de mal ?

Enfin, il nous montre encore une quenouille, avec beaucoup de filasse, qu'une bergère a laissée sur le sol, près d'un trou d'eau et d'une croix de pierre. Un oiseau, en train de faire son nid l'a aperçue et il s'est enhardi à venir, avec son bec, tirer des fils pour bâtir la maison de sa future nichée.

Remercions M. Garnier de nous avoir montré dans cet ouvrage la diversité de son art et d'avoir eu la bonne idée de l'agrémenter par quelques scènes humoristiques.

(Il serait utile que cet ouvrage soit copié intégralement et que l'original soit mis en sûreté dans les archives d'une bibliothèque importante).

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